Architecture

41 de vie et de communiquer leurs véritables besoins ? En Faculté d’Architecture, la participation citoyenne est un outil très exploré. Les chercheurs sont amenés à réfléchir aux différentes manières d’impliquer les habitants, à la place à leur accorder et aux objectifs à accomplir. Des scénarios de reconversion de l’Observatoire de Cointe, outil d’astronomie implanté à Liège, datant de la fin du 19e siècle et menacé de disparition, ont notamment été élaborés à partir de cette méthodologie. Après avoir étudié l’histoire du bâtiment et effectué des relevés, les architectes et chercheurs ont sollicité les riverains pour envisager le potentiel d’avenir du lieu. Grâce à cette réflexion collective, le bâtiment n’a pas été vendu et un projet de réhabilitation a été lancé. La participation citoyenne a également été privilégiée par des architectes et urbanistes de l’ULiège chargés de cartographier des communes, en région de Nantes et de Namur. L’étude a pris une forme originale puisqu’elle s’est construite sur base des promenades avec les habitants et en tenant compte de leurs anecdotes, dessins et récits pour réaliser les cartes du territoire. RÉAMÉNAGER LES VILLES POUR PLUS D’ÉGALITÉ Quelle expérience fait-on de la ville selon qu’on est, par exemple, une personne âgée, une personne malvoyante ou que l’on avance sur les trottoirs avec une poussette ? Comment ces différentes réalités et perceptions peuvent-elles faire évoluer la pratique de l’architecture ? De plus en plus d’architectes se posent ces questions dans le cadre de leurs recherches. Leur but est de proposer des modèles de ville plus inclusifs, c’est-à-dire mieux adaptés aux différents usagers. La cité de Droixhe, quartier de logements sociaux des années 60, située à l’entrée de la ville de Liège, est par exemple au cœur d’une étude qui tente de définir la place que la femme occupe dans l’espace urbain. Cette approche de l’architecture à partir de la question du genre a pour objectif de tendre vers plus d’égalité. Auparavant, l’aménagement des villes et de l’espace était pensé par des hommes – architectes, urbanistes, ingénieurs – et pour les hommes, autour du travail et de la circulation en voiture tandis que les femmes restaient au foyer. Grâce à la recherche, les choses ont fortement évolué. Ces modèles dépassés ont été remis en question. Aujourd’hui, la pratique de l’architecture est beaucoup plus ouverte et prend en compte la réalité de terrain. Certains quartiers ou bâtiments sont d’ailleurs complètement repensés pour améliorer la qualité de vie de leurs usagers réels. Article réalisé en avril 2022 avec la collaboration de la Pr Claudine Houbart, alors Vice-doyenne à la Recherche en Faculté d'Architecture. Cette fonction est désormais occupée par le Pr Éric Le Coguiec. La science progresse chaque jour, pas à pas, au sein de l’ULiège !

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