Droit, Sciences Politiques et Criminologie

37 REGARDS CRITIQUES SUR LES TECHNOLOGIES Les technologies ont transformé notre société, ce qui pose de nombreuses questions aux juristes et aux politologues. À commencer par le travail : la législation n’est plus adaptée aux nouvelles formes de travail développées par des plateformes comme Uber ou Deliveroo. Le rôle des juristes est de mettre en lumière les problèmes que cela soulève et de proposer des solutions. La santé est également très étudiée. Que ce soit dans le cas de la sélection génétique du bétail ou de dépistage pour les humains, les pratiques médicales et vétérinaires sont avant tout conçues dans des laboratoires : il est essentiel de bien saisir les enjeux de cette révolution technologique pour envisager une régulation. Enfin, l’environnement soulève aussi des questions qui occupent les juristes et les politologues. Que faire des déchets radioactifs de nos centrales ? Comment les démanteler ? Ces questions sont cruciales pour les années à venir. ESPRITS CRIMINELS ? La criminologie étudie notamment l’importance des processus psychologiques et cognitifs lors d’un passage à l’acte ou d’une radicalisation. Elle tente aussi de proposer des voies alternatives à la répression des jeunes délinquants : plutôt que d’imposer un modèle préconçu, les criminologues collaborent avec ces jeunes pour évaluer les ressources dont ils disposent pour s’en sortir. Le cyberharcèlement génère aussi son propre sujet de recherche : il est important d’en comprendre tous les mécanismes avant d’adopter de nouvelles règles. Pour cela, une collaboration entre la police, la justice et les sociétés telles que Facebook est essentielle. NOUVEAUX MODES DE VIE La famille aussi évolue : beaucoup d’entre elles vivent ou se recomposent en dehors des statuts juridiques comme le mariage, et ne bénéficient dès lors pas des mêmes droits. Mais, traditionnelles ou non, les pratiques familiales ont souvent un impact bien plus important sur la carrière et le patrimoine des femmes. Le droit est aujourd’hui mal équipé pour faire face à ces inégalités et il devient nécessaire de le faire évoluer. Sans oublier les familles émigrées en Belgique, dont les statuts sont parfois très différents des nôtres : nombreux sont les couples étrangers dont le mariage peut ne pas être reconnu en Belgique, ou les enfants pris en charge par leur famille suite à un décès, mais dont l’adoption n’a pas été juridiquement établie. Nos habitations, perçues autrefois comme très individuelles, tendent désormais vers plus de collectivité. Les recherches sur le patrimoine couvrent l’adaptation des lois à ces nouvelles formes de vivre ensemble que sont notamment les habitats communautaires où l’on partage jardin, buanderie ou encore salle commune. Article réalisé en 2022 avec la collaboration du Pr Patrick Wautelet, Vice-Doyen à la Recherche en Faculté de Droit, Science politique et Criminologie La science progresse chaque jour, pas à pas, au sein de l’ULiège !

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