Sciences sociales

Nous formons des décodeurs du fonctionnement et de l’évolution des sociétés. Apprendre à observer, écouter et décoder Parce qu’elles sont des disciplines scientifiques, la sociologie et l’anthropologie proposent des analyses rigoureuses et argumentées des sociétés humaines contemporaines ; elles supposent une méthode et une systématisation du questionnement dans la réalisation de démarches de recherche. Si elles requièrent de la curiosité et de l’intérêt sur les questions que font naître le fonctionnement et l’évolution des sociétés humaines, elles exigent aussi d’être capables de rendre compte de choses qui ne sont pas d’emblée perceptibles ou qui sont faussement évidentes. L’apprentissage de la démarche sociologique et anthropologique passe par la capacité à : • apprendre à ouvrir les yeux, à observer l’environnement physique et matériel, l’aménagement des lieux, des bâtiments, des espaces publics et privés, les échanges entre les individus, leur façon de se saluer, de parler, de se tenir… • apprendre à écouter ce qui se dit, ce que les gens disent d’eux, de leur vie, de leur travail, de leur famille, des difficultés qu’ils rencontrent, des souffrances qu’ils ressentent... • apprendre à décoder la façon dont ils en parlent, non pour les soigner ou pour les guérir, mais pour comprendre que les personnalités et les histoires de vie sont bien souvent modelées par les circonstances sociales, que les évolutions environnementales, climatiques, technologiques, économiques… n’ont pas le même poids pour les plus jeunes et les plus âgés, pour les hommes et pour les femmes, pour les plus riches et les plus pauvres… Affronter les préjugés La sociologie et l’anthropologie invitent aussi à se méfier systématiquement des idées préconçues, des préjugés et du « bon sens » afin de déceler au mieux les enjeux des relations humaines : les jeux de pouvoir et les rapports de force qui opposent les individus ou les groupes d’individus dans la poursuite d’intérêts particuliers ou dans le maintien des avantages acquis. Les idées dominantes, celles qui s’imposent, sont généralement celles des groupes dominants ou celles qui leur conviennent. Souvent, le diplômé ou la diplômée de la Faculté des Sciences Sociales devra aller à contre- courant et devra prendre systématiquement le contre-pied des idées toutes faites. Un exemple ? Il est souvent question de « complémentarité » lorsqu’on envisage la question des rôles masculins et féminins. Mais cette façon de poser le problème de la contribution des uns, des unes et des autres, notamment dans les tâches ménagères, occulte l’inégale répartition du temps dédié à ces mêmes tâches entre hommes et femmes. L’idée de la « complémentarité » convient donc mieux aux « gagnants », c’est-à-dire celles et ceux qui tirent profit d’une certaine façon d’organiser le travail domestique, qu’aux « perdants ». Marco Martiniello, professeur à la FaSS, directeur de recherche au FNRS et spécialiste des migrations, intervenant à propos de l’immigration italienne en Belgique lors d’une table-ronde après la représentation théâtrale de la pièce « Les Fils de Hasard, Espérance et Bonne Fortune » de « En Compagnie du Sud ».

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